Prototype
Les objectifs
Les utilisateurs doivent avoir un accès direct à tout ce qui est utile pour comprendre les scholies :
- le texte grec des scholies
- la traduction française des scholies
- l'accès aux manuscrits numérisés dans le cadre du Homer Multitext Project (HMT), avec accès au texte grec de l'Iliade.
L'exemple ci-dessous illustre l'environnement que nous souhaitons mettre à la disposition des chercheurs, à partir des toutes premières scholies (scholies au vers 1 du chant 1 de l'Iliade). Il s'agit d'un texte difficile, comme souvent dans le corpus des scholies.
Texte Iliade et Manuscrits
Texte grec des scholies
A1a Μῆνιν ἄειδε : | [D] ζητοῦσι, διὰ τί ἀπὸ τῆς μήνιδος ἤρξατο, οὕτω δυσφήμου ὀνόματος. διὰ δύο ταῦτα, πρῶτον μέν, ἵν᾿ ἐκ τοῦ πάθουςͺἀποκαταρρεύσῃͅ τὸ τοιοῦτο μόριον τῆς ψυχῆς καὶ προσεκτικωτέρους τοὺς ἀκροατὰς ἐπὶ τοῦ μεγέθους ποιήσῃ καὶ προεθίσῃ φέρειν γενναίως ἡμᾶς τὰ πάθη, μέλλων πολέμους ἀπαγγέλλειν · δεύτερον δέ, ἵνα τὰ ἐγκώμια τῶν Ἑλλήνων πιθανώτερα ποιήσῃ. ἐπεὶ δὲ ἔμελλε νικῶντας ἀποφαίνειν τοὺς Ἕλληνας,εἰκότωςͺοὐ κατατρέχει ἀξιοπιστότερονͅ ἐκ τοῦ μὴ πάντα χαρίζεσθαι τῷ ἐκείνων ἐπαίνῳ. | [ex.] ἤρξατο μὲν ἀπὸ μήνιδος,ἐπείπερ αὕτη τοῖς πρακτικοῖς ὑπόθεσις γέγονεν · ἄλλως τε καὶ τραγῳδίαις τραγικὸν ἐξεῦρε προοίμιον · καὶ γὰρ προσεκτικοὺς ἡμᾶς ἡ τῶν ἀτυχημάτων διήγησις ἐργάζεται, καὶ ὡς ἄριστος ἰατρὸς πρῶτον ἀναστέλλων τὰ νοσήματα τῆς ψυχῆς ὕστερον τὴν ἴασιν ἐπάγει. Ἑλληνικὸν δὲ τὸ πρὸς τέλει τὰς ἡδονὰς ἐπάγειν. | [ex.] ἰστέον δέ · ὥσπερ ἐπὶ συκῆς πρῶτον μέν ἐστιν ὄλυνθος,εἶτα φήληξ σῦκον ἰσχάς,οὕτω πρῶτον ὀργή, θυμὸς χόλος κότος μῆνις. ὅμως ὁ ποιητὴς ὡς συνωνύμοις ὀνόμασιν ἐπὶ Ἀχιλλέως χρῆται · "ἠὲ χόλον παύσειεν ἐρητύσειέ τε θυμόν" (Α 192) · "οὐδ᾿ ὄθομαι κοτέοντος" (Α 181) · "αὐτὰρ ὁ μήνιε νηυσὶ παρήμενος" (Α 488). AT
(Scholia Graeca in Homeri Iliadem, T. 1, p. X)
(Scholia Graeca in Homeri Iliadem, T. 1, p. X)
Traduction française des scholies
A1a « Chante le courroux » : | [D] On cherche la raison pour laquelle il a commencé par μήνιδος « le courroux », un nom de si mauvais augure. Pour les deux raisons que voici : premièrement, afin de purifier de la passion cette partie de l’âme et de rendre les auditeurs plus attentifs à sa grandeur et de nous habituer par avance à supporter les passions avec noblesse, au moment où il s’apprête à raconter des guerres ; deuxièmement, pour rendre les éloges des Grecs plus crédibles. Puisqu’il était sur le point de montrer les Grecs victorieux, justement + il n’attaque pas de façon plus crédible + du fait qu’il ne s’abandonne pas à toutes les complaisances pour faire leur l’éloge. | [ex.] Il a commencé par μήνιδος « le courroux » précisément parce que celui-ci est un fondement pour les hommes d’action ; et singulièrement, à des tragédies, il a imaginé un prologue tragique : de fait, la narration des infortunes nous rend attentifs, et comme un excellent médecin, il commence pour faire reculer les maladies de l’âme, pour ensuite conduire à la guérison. Introduire les plaisirs conformément à la fin est un trait caractéristique des Grecs. | [ex.] A savoir aussi : de même que pour la figue, il y a, d’abord, ὄλυνθος « la figue qui ne mûrit pas », puis φήληξ « la figue qui paraît mûre sans l’être », σῦκον « la figue fraîche » et ἰσχάς « la figue sèche», de même il y a ὀργή «la colère » , puis θυμὸς « le bile» , χόλος « le ressentiment », κότος « l’emportement » et μῆνις « le courroux ». Cependant, le Poète emploie ces noms comme des synonymes à propos d’Achille : « apaisera-t-il son ressentiment et domptera-t-il sa bile ? » ( A 192) ; « je me moque de ton emportement » (A 181) ; « mais lui était toujours courroucé, assis près de ses nefs » ( A 488).
(Citer cette traduction)
Texte Iliade et Manuscrits
Texte grec des scholies
A1b Μῆνιν ἄειδε : | [ex.] ζητεῖται, διὰ τί ἀπὸ τῶν τελευταίων ἤρξατο καὶ μὴ ἀπὸ τῶν πρώτων ὁ ποιητής. καί φαμεν ὡς σποράδην οἱ πρὶν ἐγίνοντο πόλεμοι, καὶ οὐδὲ περὶ πόλεων μεγίστων · οἱ γὰρ Τρῶες Ἀχιλλέως παρόντος οὐδέποτε ἐξῄεσαν τῶν πυλῶν, καὶ σχεδὸν ἄπρακτοι τὴν ἐνναετίαν ἐτέλεσαν τὰς ὁμορούσας πολίχνας οἱ Ἕλληνες διαστρέφοντες · περὶ ὧν ἀναγκαῖον αὐτῷ γράφειν οὐκ ἦν, μὴ παρούσης ὕλης τῷ λόγῳ. λέγουσι δὲ καὶ ἀρετὴν εἶναι ποιητικὴν τὸ τῶν τελευταίων ἐπιλαμβάνεσθαι καὶ περὶ τῶν λοιπῶν ἀνέκαθεν διηγεῖσθαι. | [ex.] ἔτι ζητεῖται, διὰ τί ἀπὸ δυσφήμου ὀνόματος τῆς μήνιδος ἄρχεται. ἐπιλύουσι δὲ αὐτὸ οἱ περὶ Ζηνόδοτον οὕτως ὅτι πρέπον ἐστὶ τῇ ποιήσει τὸ προοίμιον, τὸν νοῦν τῶν ἀκροατῶν διεγεῖρον καὶ προσεχεστέρους ποιοῦν, εἰ μέλλοι πολέμους καὶ θανάτους διηγεῖσθαι ἡρώων. b (BC) T | [ex.] πάλιν ζητεῖται, διὰ τί Ἀχιλλέως ὡς ἐπὶ τὸ πλεῖστον ἀριστεύοντος οὐκ Ἀχίλλειαν ὡς Ὀδύσσειαν ἐπέγραψε τὸ σωμάτιον. φαμὲν δ᾿ ὅτι ἐκεῖ μέν, ἅτε μόνως ἐφ᾿ ἑνὸς ἥρωος τοῦ λόγου πλακέντος,καλῶς καὶ τοὔνομα τέθειται, ἐνταῦθα δέ, εἰ καὶ μᾶλλον τῶν ἄλλων Ἀχιλλεὺς ἠρίστευεν, ἀλλά γε καὶ οἱ λοιποὶ ἀριστεύοντες φαίνονται · οὐ γὰρ μόνον τοῦτον οἷος ἦν δηλῶσαι βούλεται, ἀλλὰ σχεδὸν ἅπαντας,ὅπου γε καὶ ἐξισοῖ τινας αὐτῷ. ἔκ τινος οὖν ὀνομάσαι μὴ ἔχων αὐτό, ἀπὸ τῆς πόλεως ὀνομάζει καὶ τὸ αὐτοῦ καλῶς ὑποφαίνει ὄνομα. b (BCE4) T
(Scholia Graeca in Homeri Iliadem, T. 1, p. X)
Traduction française des scholies
A1b « Chante le courroux » : | [ex.] On cherche à savoir pourquoi le Poète a commencé par les événements de la fin et non par ceux du début. Voici ce que nous disons : les guerres, jadis, se déroulaient çà et là, et non pas seulement autour des cités les plus grandes ; en effet, les Troyens, tant qu’Achille était là, ne sortaient jamais des portes, et n’ayant presque rien à faire, les Grecs passèrent neuf ans à malmener les petites villes avoisinantes ; là-dessus, il n’avait pas besoin d’écrire, cette matière n’étant pas pertinente pour son propos. On dit aussi que le talent poétique consiste à s’attaquer aux événements de la fin pour raconter ensuite le reste depuis le commencement. | [ex.] On cherche encore à savoir pourquoi il commence par un nom de mauvais augure, μήνιδος « le courroux». Les disciples de Zénodote résolvent ce point de la façon suivante : ils disent que ce prologue est convenable pour la poésie, parce qu’il éveille l’attention des auditeurs et les rend plus attentifs, étant donné qu’il doit raconter des guerres et la mort de héros. | [ex.] On cherche encore à savoir pourquoi, dès lors qu’Achille est de très loin le plus brave, il n’a pas intitulé son livre l'Achillée, comme il l’a fait pour l’Odyssée. Nous disons que, dans ce dernier cas, comme le discours a été modelé pour un seul héros, le titre a été attribué correctement, tandis que dans le cas présent, quand bien même Achille l’emportait en bravoure sur les autres, il est néanmoins clair que les autres aussi étaient braves ; en effet, il ne veut pas montrer la valeur du seul Achille, mais de presque tous les guerriers - aussi bien fait-il de certains ses égaux. Par conséquent, comme il ne pouvait pas tirer d’un héros le titre de son poème, il le nomme par la cité et il fait apparaître en dessous, comme il faut, le nom d’Achille.
(Citer cette traduction)
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Mis à jour le 26 février 2015